Yann Moix : l'imposture ?
Série de témoignages (1/3)
Yann Moix vu par Paul-Eric Blanrue
-
Dans
"Orléans", son nouveau livre, Yann Moix, écrivain et
ex-chroniqueur chez Ruquier dans «
On n’est pas couché » sur France2, raconte les violences
physiques et verbales que lui auraient fait subir ses parents
lorsqu’il était enfant. Nous vous proposons un autre point de vue sur les dires de Yann Moix et son personnage : une série de
témoignages d’anciens proches de l'écrivain.
Selon eux, Yann
Moix
est une « imposture », « un mythomane » et « un fou ». Le
premier témoignage que nous publions est celui du sulfureux et
très controversé Paul-Eric Blanrue. Ce dernier qui, après avoir
réalisé un film sur Robert Faurisson (il a gagné son procès),
a rompu avec lui en 2015 et sorti
en 2018
un livre, "Sécession", dans lequel il dévoile (entre
autres)
les
mensonges de Faurisson…
et
de Yann Moix
.
De l'avis général, Blanrue et Moix étaient "les meilleurs
amis du monde". Le témoignage recueilli ici n'engage que Paul-Eric Blanrue étant entendu qu'une version subjective sur un individu n'engage que celui qui la propose. Certaines allégations amenées ici étant invérifiables.
« Yann Moix et moi avons été les meilleurs
amis du monde pendant plus de dix ans. On se voyait pratiquement tous
les jours au début et un peu moins sur la fin. Après qu’il se
soit cassé la gueule au cinéma avec « Cinéman », je le voyais
moins. J’ai souvent aidé Yann dans ses démarches littéraires et
j’ai toujours été remercié à la
fin de ses livres. Néanmoins, il m’a un jour chapardé
de nombreuses pages
qu’il a insérées dans son roman « Naissance » avec
lequel il a reçu le prix Renaudot 2013. Ce sont des pages que
j’avais écrites pour un projet de série pour Canal Plus. C’est
du plagiat ! Ce ladre ne m’a même pas remercié ni crédité.
Voilà le genre du personnage.
E-mail envoyé par Y. Moix en août 2012 à Paul-Eric Blanrue
Vous savez, Yann Moix est un grand menteur, un
mythomane. Il a affirmé par exemple ne plus me voir depuis 2010
alors que j’ai les preuves, sms et e-mails à l’appui, qu’on
s’est vu jusqu’au printemps 2013 à Paris. Durant l’été
précédent, il m’avait envoyé des centaines d’e-mails dont
parfois 25 dans la même journée. C’est un fou furieux, un
caractériel.
Quand il est énervé, il casse tout chez lui.
Preuve de l’abondante correspondance par mails entre Yann Moix et Paul-Eric Blanrue à l’été 2012
Son frère, Alexandre Moix, a subi la haine de Yann
pendant des années. Un jour,
Yann
m'a dit : « Il n’y a aura pas
deux Moix dans la littérature et dans le cinéma. Le seul Moix,
c’est moi ! ». Il a demandé aux éditions Grasset d’empêcher
son frère, Alexandre – qui est un très bon écrivain – de
publier ses livres. Il a pris contact avec des producteurs pour
empêcher son frère de réaliser des films. Il déteste son frère
au-dessus de tout. Les parents des Moix ont soutenu Alexandre et ça,
Yann
ne l’a pas accepté. Il agit
comme un enfant pourri gâté et unique qui ne supporte pas que ses
parents aiment un autre que lui. Il a une haine énorme envers son
frère. Si vous prononcez le nom d’Alexandre lors d’un dîner
avec Yann
; il quitte la table ! Il fait
comme si son frère n’existait pas. D’ailleurs, il n’en parle
pas dans son dernier livre ni jamais.
Moix écrit à Blanrue : "On parlera de ton documentaire qui est vraiment très bon" (ndrl : il s'agit du documentaire "Un homme" sur Robert Faurisson, le négationniste, de Blanrue)
A vingt-deux ans, Yann a sorti des opuscules
illustrés et écrits à la main où il se moquait de la Shoah. Il
vendait ses livrets, sous forme de photocopies, à dix francs
l’exemplaire, après le BAC, en école de commerce à Reims. Il
y a eu trois numéros de cet opuscule d’ « Ushoaïa ».
C’était très critique envers BHL.
Ensuite, il avait une peur bleue que ça se sache. (ndrl :
l’affaire est sortie dans L’Express ce 26 août 20191)
Moix pose avec Chatillon, ex-chef du GUD et bras-droit de Marine LePen
Yann a
alors fait croire qu’il était marrane, juif d’origine espagnole.
C’est complètement faux. C’est moi qui lui ai conseillé de
prendre cette couverture si on l’emmerdait. (En réalité, Moix en
catalan signifie terne, séducteur, faux,
malheureux, sans vivacité. Bref, déprimé.) Il
a consacré ensuite plusieurs années à écrire sur la question
juive pour se construire méticuleusement une couverture, une
identité irréprochable sur le sujet si jamais cela venait à se
savoir.
Il
a
même
tenté
d’apprendre
l’hébreu
!
Il
a
fini
par
aller
voir
BHL
et
Enthoven
et
leur
a
dit
:« J’ai été super con, regardez ce que j’ai
fait plus jeune ; j’ai été complètement idiot. Désolé ... ».
En réalité, Enthoven et BHL s’en moquaient. D’ailleurs quand
Yann
a suggéré à BHL qu’il
pourrait se convertir
au
judaïsme
mais
qu’il
avait
peur
d’être
circoncis,
BHL
lui
a
rétorqué
:
«
Ce
n’est
pas
la peine. On vous considère déjà comme étant
des nôtres ». Il faut savoir aussi, comme je l’écris dans mon
dernier livre « Sécession, l’art de désobéir » (Fiat Lux,
2018), que Yann
a été amoureux d’un des sœurs
de Robert Faurisson qui était mariée au médecin de famille. Yann idolâtrait, était
fan de Marc-Edouard Nabe qu’on a qualifié d’antisémite,
et il était fasciné par Faurisson.
Dédicace de Yann Moix à Paul-Eric Blanrue
Sur son rapport
au judaïsme, on peut signaler que Yann
a fait la préface de mon livre :
« Le Monde contre soi : anthologie des propos contre
les Juifs, le judaïsme et le sionisme ». Ce livre
n’a jamais été condamné, je l’ai même dédicacé dans une
association juive reconnue mais Yann
ne se vante pas de cette
préface.
Paul-Eric Blanrue, Elsa Zilberstein et Yann Moix le 4 octobre 2009 au Bistro des Dames à Paris
Concernant
ses parents, Yann ne dit pas la vérité.
Il m’a confié à l’époque de « Panthéon
» en 2006, qu’il grossissait fort le trait, qu’il voulait faire
comme Céline avec sa mère et Péguy
dans les Cahiers de la Quinzaine
: faire de la littérature et donc extrapoler à
fond. En réalité, un jour, son père
aurait brûlé ou déchiré des BD de Yann. Et Yann a pris deux-trois
torgnoles pour avoir torturé son frère. Il ne l’a jamais avalé.
Et il a donc inventé ce « nazisme parental ».
Dédicace de Y. Moix pour P-E. Blanrue de son roman "Édith Stein"
Il a dit dans une interview récemment que ce
qui l’insupportait le plus au monde, c’est que des adultes s’en
prennent à des enfants innocents. C’est louable. Sauf que Yann a
écrit un livre dont je lui ai d’ailleurs soufflé le titre (« La
meute ») dans lequel il prend la défense de Roman Polanski ! Il
prend la défense d’un pédophile ! Où est la cohérence ? S’il
a été battu, pourquoi ne s’est-il pas mis à la place de cette
jeune fille de treize ans violée par le réalisateur ? Le plus drôle
est qu’après ce roman, qui a été beaucoup critiqué, Polanski a
été voir BHL en lui disant « Mais c’est qui ce type, Moix ? Il
en fait trop ! ».
Selon Blanrue, le véritable "grand amour" de Yann Moix fut l’actrice Mylène Janpanoï
Je peux aussi vous dire que quand on avait
35-40 ans, Yann et moi étions des libertins mais certainement pas
des partouzeurs contrairement à ce qu’on raconte sur la toile. On
déteste ça. On draguait ensemble, c’est tout, dans l’esprit
parisien d’avant la pudibonderie actuelle. Il était évidemment
obsédé par certaines choses, mais je n’en parlerai pas, il y a
prescription. En plus, c’était bon enfant ; on n’a rien fait de
méchant.
En bref, Yann est paroxystique. Il a une
véritable haine contre son frère. C’est à la fois un romantique
exacerbé et un obsédé sexuel. En réalité, il manque de
raffinement. C’est une petite nature, un animal blessé mais pas
par ses parents. Là-dessus, comme toujours ; il ment ».
Propos recueillis par Aurore Van Opstal
1https://www.lexpress.fr/culture/quand-yann-moix-publiait-dans-un-journal-antisemite_2095721.html
1https://www.lexpress.fr/culture/quand-yann-moix-publiait-dans-un-journal-antisemite_2095721.html
Voici,
en exclusivité, un extrait du dernier livre de Paul-Eric Blanrue
«Sécession » (Fiat Lux, 2018) dans lequel, le sulfureux historien
revient sur les liens entre la famille Faurisson et Yann Moix.
"Après
la publication d’une première
liste
de signataires (ndrl : Blanrue évoque là une pétition qu’il a
lancée en 2010 pour l'abrogation de la loi Gayssot et la libération
de Vincent
Reynouard),
nous eûmes à faire face à deux défections. Mgr Gaillot nous
demanda d’ôter son nom. Le prélat gauchiste ne chercha pas à
nier avoir subi des pressions de groupes opaques et s’en excusa
platement auprès de nous. Moins correcte fut l’attitude de Yann
Moix,
qui était un ami (très) intime depuis le début des années deux
mille. Après avoir signé crânement le texte en connaissance de
cause, il fut pris d’une subite crise de panique et se désista
sans m’en avertir,
m’accusant,
qui plus est, de l’avoir fait tomber dans un piège ! Misérable
petit sacripant
!
Sur
le site de La Règle du Jeu, la revue de son mentor BHL, ce ladre
déclara qu’il ignorait que le nom de Faurisson apparût sur la
pétition et qu’en conséquence il ne pouvait moralement y figurer.
Je réagis sur le blog du Clan des Vénitiens en prouvant qu’il
mentait comme une brassière. Deux journalistes du Monde.fr,
spécialisés dans la traque des extrémistes de droite, réels ou
supposés, menèrent une enquête et parvinrent au même résultat
que moi en utilisant Google-cache, la mémoire du moteur de
recherche. Moix venait d’être pris la main dans le pot à
confiture cyanurée !
Le
pire
c’est
que Moix connaissait Faurisson depuis longtemps. Depuis son enfance
orléanaise, de fait. C’est une information classée « secret
défense
» qu’il a soigneusement cachée à tout le monde. Son médecin de
famille était en effet l’époux d’une sœur de Faurisson, qui
venait régulièrement déjeuner le dimanche chez ses parents,
lorsqu’il était gamin. Par la suite, lorsqu’il fit ses études
supérieures, Moix crut original de rédiger à la main, avec maintes
caricatures qui ne plairaient point au CRIF,
une
revue intitulée Ushoahïa, le magazine de l’extrême, qui
s’inspirait de l’émission de Nicolas Hulot mais surtout de
l’album de bandes dessinées Hitler = SS de Jean-Marie Gouriot et
Philippe Vuillemin,
et
des thèses faurissoniennes. C’eût été catastrophique pour sa
réputation et sa carrière si cette anecdote était éventée ! Il
fut tellement épouvanté qu’on découvrît l’existence de sa
farce estudiantine de mauvais goût qu’il courut à plat ventre
l’avouer
par prévention à son éditeur Jean-Paul Enthoven et à BHL. On
imagine leurs bobines à cette occasion – et on se doute de
l’estime qu’ils portent désormais à leur poulain en leur for
intérieur.
On
sait aussi par la peau de
quelle
partie
de
son
anatomie
ils
le
tiennent
!
C’est
à cette époque que je conseillai à Moix de se faire passer pour un
descendant des marranes, ces juifs espagnols convertis de force au
catholicisme sous l’Inquisition et qui avaient continué à
pratiquer le judaïsme en tapinois. C’est une fable très pratique
pour se défausser en cas de polémique qu’il sert aujourd’hui
encore à qui veut l’entendre, sans être démenti puisque nul ne
mène d’enquête sérieuse sur lui.
Avant
le
lancement de la pétition, j’évoquai un moment l’idée d’écrire
un livre
sur
Faurisson en le considérant comme un homme, oui, un homme, avec ses
qualités et ses défauts. Je m'en étais ouvert à ce cher Yann,
avec
lequel je discutais très librement de tous ces sujets (il est
amusant de relire
aujourd’hui
nos textos et nos mails dûment conservés par prudence). Il m'avait
proposé de présenter l’idée à Philippe Sollers, pour lequel
j’éprouve une certaine admiration. Yann
m’avait
assuré que l’auteur de Femmes serait intéressé par la
publication d’un livre
de
ce genre dans la collection L'Infini qu’il dirigeait chez
Gallimard. Après le succès des Bienveillantes de Littell, la voie
était ouverte pour une telle expérience littéraire. Mais avec le
Vénitien Sollers, rencontré au bar de l’hôtel Montalembert
devant un verre
de
J&B, la question ne fut guère
abordée,
à cause de la frousse de Moix, dont la franchise a toujours été
comparable à celle d’un âne qui recule. Avez-
vous
observé son regard
?
On se comprend.
"
Paul-Eric
Blanrue
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